Le chantier naval d’Essaouira

Petite visite au chantier naval d’Essaouira, cette belle ville du Maroc où il fait toujours beau et où il y a du vent.

Le chantier naval d’Essaouira

Cette photo a une histoire. Nous nous promenions sur le port d’Essaouira, une ville célèbre pour son mélange d’histoire et de paysages surprenants. Elle est également connue pour être ensoleillée tout au long de l’année et pour être venteuse. Un vent violent souffle sur l’Atlantique depuis le Nord-ouest et s’abat sur la ville. L’avantage, c’est qu’il ne fait jamais trop chaud à Essaouira. Le revers de la médaille, c’est que si vous n’êtes pas comme moi, vous devrez toujours surveiller votre coiffure.

La mouette en piqué

Nous étions donc en train de nous promener dans le port, moi portant mon kit photo de 2 kg sur l’épaule, avec ma femme. J’étais à la recherche d’un paysage original, comme il y en a tant dans cette ville.

Nous étions au milieu d’un certain nombre de navires en train d’être remis à neuf dans le chantier naval. Et il y avait ce type qui essayait de nous soutirer de l’argent et qui m’insultait parce que je ne voulais pas le payer pour m’avoir fait « visiter » les lieux. Même si justement je ne voulais pas qu’on me fasse visiter les lieux et que, par ailleurs, le gouvernement mène une lutte acharnée contre ces faux guides. Ce sont des gens mielleux qui peuvent être odieux tout en essayant de vous soutirer de l’argent. Ils veulent vous emmener dans des endroits et vous montrer des choses que vous aimeriez prendre en photo, même si vous préférez vous débrouiller tout seul.

Dans une certaine mesure, je comprends le besoin de gagner de l’argent supplémentaire et il n’y a rien de mal à cela.

Le problème est si permanent que le gouvernement a dû engager une force de police spéciale pour les surveiller et les poursuivre. Et ce type voulait absolument que je le paie pour prendre des photos de ces navires et de ces carcasses de bateaux, même si son rapport avec le chantier naval était sans doute assez ténu.

Nous faisons partie du tourisme de masse et du problème

Cela n’a bien entendu rien à voir avec la plupart des Marocains, qui sont incroyablement amicaux et gentils. J’ai de nombreux amis marocains, j’ai travaillé là-bas et j’aime ce pays. C’est un endroit où il fait bon vivre et travailler. Mais certaines personnes profitent du système. Voyez ce que World Nomads écrit à leur sujet ici. Il est évident que le tourisme de masse fait partie du problème. Nous faisons partie de ce problème et nous en sommes responsables, dans une très large mesure.

Quoi qu’il en soit, cet épisode m’a passablement énervé. Je ne savais pas quoi faire et soudain, une mouette s’est approchée du bateau et a projeté une ombre énorme dans le soleil de midi. Comme c’était l’hiver, le fait qu’il fasse jour n’a pas posé de problème. À la fin de la journée, j’ai quitté l’endroit en me faisant maudire par l’homme. Ce n’est pas un très bon souvenir. C’est un peu une photo réflexe, mais je n’ai quand même pas eu besoin de la recadrer.

J’aime cette photo parce qu’elle a été juste au-dessus de ma tête pendant des années dans mon premier bureau, lorsque j’ai démarré mon entreprise en 2014.

Maintenant que j’ai un nouveau bureau et un studio photo, je dois trouver quelques photos supplémentaires pour décorer les murs. Malheureusement, je n’ai pas pu garder cet agrandissement et je dois maintenant en trouver d’autres. Peut-être une série de photos basées sur un thème cohérent ? Cela égaierait sans doute mes murs et ma vie professionnelle un peu plus vivants.

Nous reviendrons sur cela un peu plus tard.

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Yann Gourvennec

I'm a photographer and watercolourist. I have practiced photography since childhood and digital photography since 1995. I turned it into my main occupation in 2021. I own a photo studio in Paris, France.
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Je suis photographe et aquarelliste. Je pratique la photographie depuis l'enfance et la photographie numérique depuis 1995. J'en ai fait mon activité principale en 2021. Je possède un studio photo dans le 15e arrondissement de Paris

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