Ces lieux insolites, poétiques ou simplement intéressants de Paris 14e
Ces lieux insolites, poétiques ou simplement intéressants de Paris 14e je ne les connais pas depuis longtemps. Je suis né à Paris il y a … disons quelques années. Et pourtant j’y ai peu ou pas résidé jusqu’ici, si j’omets l’année passée dans les environs de la Tour Eiffel dans la caserne – aujourd’hui disparue – de Dupleix, pas très loin d’ici il est vrai. J’ai passé le plus clair de mon temps en Province, à Saint Germain en Laye et à Londres.
Étant installé depuis peu dans les environs de Denfert, je me suis pris à fureter de ci de là à la recherche de lieux insolites, poétiques ou tout simplement intéressants du 14ème arrondissement de Paris. Pour un habitant du 14ème, la localisation dudit arrondissement n’est pas une question, C’est une évidence. Même un nouveau comme moi le sait.
Pour ce vieil habitué il s’agit d’un lieu de convivialité précisément délimité par la voie ferrée de Montparnasse en son flanc Ouest, une ligne qui tombe à l’aplomb de la Santé à l’Est, et au Sud, le périphérique. Au Nord, c’est moins clair pour le novice, mais le connaisseur sait y faire. Il sait où s’insinue la ligue frontière de part et d’autre de Montparnasse. Car l’indigène a une relation plus qu’amicale avec cet endroit. La véritable frontière, avouons-le, est psychologique, intime, intérieure, et c’est en quelque sorte l’atmosphère – ni trop relâchée, ni trop guindée, à la fois intellectuelle et populaire – qui fait la marque de fabrique du lieu, plus que sa localisation.
C’est ma femme qui m’a initié, ayant habité Pernety quelque temps, suffisamment pour attraper le virus qui rode en ces rues. Et il est vrai qu’assez vite, je l’ai attrapé aussi ce virus, quand sur ses conseils, nous avons dirigé nos pas vers ce quartier en quittant la lointaine banlieue. Ce qui fait dire à d’aucuns que nous avons fait le voyage à l’envers ; quelle est la règle qui veut que passé un certain âge, on soit condamné à s’expatrier au loin des centres-villes ? Pourtant, quelle déception, lorsque le nouvel arrivant déjà conquis que je suis essaie de convertir l’étranger au charme discret des lieux, je perçois une incompréhension dans les yeux de mes interlocuteurs.
A l’énoncé de Denfert-Rochereau, le Parisien ordinaire – excusons par avance mes confrères provinciaux qui n’entendent rien à ces querelles capitales – semble confondre systématiquement : « Ah oui ! Denfert-rochereau, dans le 13ème ! « Amené à rectifier, le maladroit ajoutera : « Non ! tu as raison, c’est dans le 15ème ! « Au plus semblent-ils associer cet endroit à une gare de RER laquelle gare, pour le connaisseur, n’est pas n’importe quelle gare de RER d’ailleurs. Le 14ème, qui semble faire l’objet d’un culte quasi religieux par ses habitants serait-il donc le secret le mieux gardé de notre capitale. Ceci expliquerait-il ces ouvrages où les observateurs se livrent à une exégèse de notre habitat comme s’il s’agissait d’éduquer le mécréant ? Il ne tenait qu’à moi de relever ce défi également.
Gentil coquelicot de Paris 14e
Au coin de la rue de la Tombe Issoire et de la Villa St Jacques, c’est un énorme coquelicot qui nous a accueillis dans le quartier. Un atelier qui fait pousser des fleurs géantes dans ses vitrines, parfois des champignons énormes, des trompe-l’œil démesurés. Mais c’est ce coquelicot que je préfère. Il vous accueillait à chaque passage et vous apportait la fraîcheur de la nature au milieu de la ville. Quand on s’approche, on voit que ces fleurs sont de très grands paravents. Depuis peu, les lieux ont été déblayés. Le coquelicot a disparu, mis face contre mur. Espérons que nous le retrouvions bien, à sa place dans la vitrine. Viendrez-vous aussi ici pour y cueillir cette fleur des pavés ?
Pas Vache du tout
On la voit de loin en débouchant dans la rue Daguerre, à la sortie du métro. Impossible de la rater avec ses cornes pointées vers le ciel, l’air hautain, elle monte la garde aussi fière que si elle avait elle-même produit les époisses, les tomes de chèvres et les purs Brebis qui sont sous ses sabots. Elle contribue à donner un air champêtre au quartier enfin si on a un peu d’imagination tout de même.
Libations issoiriennes
C’est là sur la gauche quand on quitte la station Saint Jacques et qu’on attaque le haut de la rue de la Tombe Issoire, après le supermarché, un drôle d’immeuble des années 30, très étroit et très haut, qui semble perdu par rapport à son voisin de droite, au coin de la rue Emile Dubois. C’est là que monsieur Sirieix officie. Sans chichis, sans blablas, il vous conseille les bonnes bouteilles qui ne risqueront pas cependant de vous ruiner. Vins de petits vignerons, vins bio, de quoi passer un bon moment avec ses amis – en toute modération il est vrai. La cave derrière lui plonge très profondément dans le sol, au bout d’un escalier extrêmement raide.
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