Villat Louvat, rue Boulard, Paris 14ème

Au n° 38 de la rue Boulard, un immense porche donne accès la villa Louvat. Derrière une porte art nouveau de toute beauté se trouve une sorte de corridor. Celui-ci mène à une place intérieure dans laquelle sont garées un grand nombre de voitures. Ces dernières n’ajoutent rien à l’esthétique du lieu.

Villa Louvat
La villa Louvat rue Boulard dans le 14e arrondissement

Au bout de ce corridor et après cette petite place, on trouve des ateliers de chaque côté. Sans doute qu’à l’origine on mettait les chevaux à cet endroit. Avant que l’automobile n’envahisse nos vies, il était interdit de garder sa voiture (à cheval) dans la rue. C’est pour cela que l’on trouve autant d’anciennes écuries dans Paris.

Villa Louvat, rue Boulard à Paris 14e

Il y a dans « Son excellence Eugène Rougon » une fameuse scène à la Harvey Weinstein. Elle finit assez mal pour le « héros », comme pour Harvey Weinstein. Cette scène se passe dans une pareille écurie de la rue Marbeuf. On a du mal à imaginer que les Champs-Élysées étaient une friche à l’époque. Mais cela a pourtant été le cas jusque 1828 environ.

La villa Louvat fit d’un programme immobilier de 1913 qui comprenait « habitation et atelier d’artiste, construit […] par l’architecte Schroeder ». Celui-ci est responsable de la construction de la plupart des superbes immeubles 1900. Elles sont de style Haussmann rehaussé d’art nouveau, situés alentour. Source : Mairie de Paris.

Il faut rappeler aux lecteurs qui ne sont pas parisiens, comme l’auteur de ces lignes, que le terme de « villa » désigne bien autre chose qu’une belle demeure dans la capitale. Il s’agit plutôt d’un quartier, d’un ensemble d’habitations (comme la villa Adrienne non loin de là par exemple).

J’ai remarqué il y a peu — près de 15 ans après avoir dessiné ce croquis — que le joli porche de la villa Louvat avait été dégradé par une horrible grille.

Il est compréhensible que les habitants aient voulu préserver l’accès à ce lieu et en interdire la visite aux intrus que nous sommes. On pourrait cependant essayer d’imaginer ce qu’un architecte du début du vingtième siècle aurait pu faire si on lui avait demandé de protéger ce lieu. Sans doute l’aurait-il orné d’une jolie grille en fer forgé inspirée de motifs floraux comme cela était le cas en cette époque de l’art nouveau.

À noter que dans la rue Boulard ont séjourné de nombreux artistes dont Gaugin qui habita au 29, hébergé par son ami Émile Schuffenecker (voir Association Monts 14, quête d’un patrimoine menacé, 14e arrondissement de Paris).

Yann Gourvennec
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